Sans entrer dans de complexes considérations épistémologiques (branche de la philosophie qui s’intéresse aux sciences voire plus généralement au savoir, aux connaissances), je vais tenter un petit essai sur les connaissances.
Je vais mettre de côté la connaissance « commune »: l’opinion publique pour ne considérer que les croyances acceptée comme vraies par une large part de la population: d’un côté le dogme, de l’autre le savoir scientifique. Qu’est-ce qui distingue ces deux catégories de vérités?
Le dogme
Le dogme est une vérité fixée. Elle a été énoncée un jour, par une autorité. C’est une vérité ponctuelle. Elle tire sa véracité de son acceptation par un large public. Elle a pu être par la suite être copiée, réénoncée et même peut-être modifiée. Mais dans ce cas là, les modification nécessitent de nouveau l’approbation par le public. Sa force et sa faiblesse ont une origine commune: l’unique source de son acceptation en tant que vérité est l’opinion publique… cette chose variante car soumise à son environnement.
Pour simplifier, on va examiner 2 dogmes de nature opposée, mais il en existe bien sur de nature intermédiaire:
Soit il est par nature flexible, peu défendu. Il mutera alors rapidement et au bout de quelque temps sera à ce point méconnaissable que l’on pourra bel et bien dire qu’il n’est plus. Ce genre de dogme n’existe qu’à court terme.
Soit il est ardemment défendu, peu flexible. Les religions en sont un parfait exemple.Ces dogmes, si leur communauté de défenseur est suffisamment importante sont appelés à durer.
Pour garantir leur existence, les dogmes doivent donc être défendus férocement. Ce qui explique que lorsque 2 dogmes affirment 2 opinions différentes sur une même sujet, le combat soit acharné. Sinon, le combat n’aurait pas lieu d’être, au moins l’un des 2 dogme n’étant tout simplement plus.
La connaissance scientifique.
La connaissance scientifique possède théoriquement 1 unique source d’authentification (par rapport à la vérité, s’entend). En pratique, une source secondaire: l’autorité apportée par la notoriété de l’auteur pollue l’acceptation d’une opinion en tant connaissance scientifique. Mais passons.
Une connaissance est acceptée comme scientifique si elle est testable: si le protocole qui a permis de mettre en évidence cette vérité est reproductible et si cette reproduction mène à la même conclusion. La connaissance scientifique a donc une visée universelle. Ce qui trouble le grand public c’est que cette connaissance, supposée être particulièrement vraie puisqu’universelle, est pourtant particulièrement instable. Si un jour, une nouvelle preuve vient contredire la première alors la connaissance change. Ainsi, ce qui précisément confère toute son autorité à une opinion auprès du public scientifique, est ignoré du grand public pour qui la fiabilité d’une information est pratiquement directement liée à sa durabilité. Un autre pendant de l’éloignement du grand public par rapport aux sciences, c’est la rigueur demandée par une connaissance scientifique, il faut en effet être particulièrement rigoureux pour qu’une expérience puisse être reproduite.
La connaissance scientifique est donc éloignée du grand public pour de multiples raisons: elle est instable, complexe, nécessite de la rigueur. Tout le contraire d’une connaissance accessible et jugée fiable. Pourtant, portée par quelques figures de proue de la science, la connaissance scientifique jouit au sein du grand public d’une autorité presque incontestable.
De là émerge un grand danger: incapable de juger la véracité scientifique d’une information, le grand public est soumis à l’arnaque: sous le couvert d’une image pseudo-scientifique, des opinions peuvent circuler et jouir de l’autorité de la science.
Une autre chose primordiale: il ne sert à rien de comparer 2 choses qui n’appartiennent pas au même domaine. Si le dogme et la connaissance scientifique sont 2 croyances qui prétendent la vérité, leur autorité ne reposent pas sur les même piliers. Essayer de les comparer ne sert à rien. Les argument que l’on utiliserait pour les défendre ne sont pas de la même nature.
Parenthèse: Débat Darwinisme/Créationnisme.
Il n’y a pas de débat entre Darwinisme (et ses dérivés) et Créationnisme pour la simple raison que le Créationnisme est un dogme sans fondement scientifique tandis que le Darwinisme est une théorie scientifique. Non pas que l’un soit supérieur en quelque manière que ce soit à l’autre; bien que les deux prétendent expliquer la même chose, les arguments employés par les uns ne sont pas de la même nature que ceux employés par les autres.
Toute tentative de débat entre les 2 serait un débat de sourd, un débat stérile.
Pour conclure
J’ignore pourquoi, mais défendre son opinion est une des activités favorite des hommes. Or, on a vu que si des vérités dogmatiques pouvaient co-exister, elles devaient s’entrechoquer. C’est bien triste pour leurs défenseurs.
La beauté de la connaissance scientifique c’est qu’il est possible de classer de façon commune diverses théories grâce au nombre et à la qualité des arguments qui la soutiennent. Et ça suffit à mettre tout le monde ou presque d’accord. Alors que dans le cas d’un dogme, il n’y a rien que l’autorité de l’auteur qui compte… jusqu’au moment où les défenseur cessent d’employer des arguments verbaux…
Alors s’il vous plait, croyez humblement. Ce n’est pas le nombre de croyant qui compte, mais seulement votre foi.
Ginklpios, qui a une grande foi en la pensée scientifique 😉