La propriété intellectuelle n’est qu’une tentative de transposition de la propriété matérielle aux objets non-matériels. Or les caractéristiques de ces objets sont totalement différentes.
Un objet matériel :
• existe à un endroit précis, défini à tout instant. De plus, il est plus ou moins difficilement transportable. Dans tous les cas, il faut une quantité d’énergie relativement proportionnelle à la distance à parcourir et au poids transporté.
• est difficilement copiable, reproductible. Pour cela, il en faut les plans et il faut des matières premières.
• est plus ou moins difficilement modifiable.
Un objet matériel peu donc faire l’objet d’une propriété puisque le changement des ses caractéristiques (tant intrinsèques – dimensions, état, fonction – que sa localisation) sont relativement difficiles à modifier.
En revanche, un objet immatériel est facilement copiable, transportable et modifiable. Pour faire ces trois opérations, il ne faut que peu d’énergie. Dans ce cadre, la propriété sur un objet immatériel dépend de l’énergie que l’on consacre à rendre cet objet non copiable, peu transportable et peu modifiable. La plupart du temps, le plus facile est tout simplement de ne pas diffuser l’objet.
Tandis que la propriété est facilement applicable au monde physique – on pourrait presque dire qu’elle en découle – ; la propriété n’est pas naturelle dans le monde virtuel. Pour la garantir, il faut lester l’information de toute une série de protection. D’où le problème actuel avec les P2P. Dans un monde qui tend toujours vers une mobilité accrue de l’information, la notion de propriété intellectuelle ne tient que derrière les remparts des DRMs et autres systèmes de protection.
Il me semble donc vain de continuer à baser notre production culturelle sur cette notion de propriété intellectuelle tout en augmentant toujours plus « notre connectivité » – notre pouvoir à s’échanger de l’information – . Pourtant, il faut garantir un pécule à tous les créateurs de culture. Comment faire quand le « cout de l’information » tend vers zéro ? Il va falloir y réfléchir, la vie des artistes, l’avenir de la culture en dépend !
Ginklpios, qui diffuse ses idées… gratuitement.